Le FFFOD propose une enquête en ligne sur les standards du e-learning qui s’adresse aux « acteurs du e-learning », organisations publiques, entreprises, mais aussi services Tice des universités car « les standards visent l’interopérabilité des plates-formes, les problématiques sont donc les mêmes », indique à l’AEF, le 9 juillet 2012, Bernard Blandin, secrétaire général du FFFOD. L’enquête vise à « recueillir des informations précises sur les pratiques actuelles, déterminer les besoins éventuels en termes d’information ou de formation ou de documentation, identifier les freins et leviers à l’implémentation du standard SCORM 2004, anticiper les évolutions à venir (réseaux sociaux d’entreprises, simulateurs, etc.). » Des premiers résultats sont attendus pour la fin septembre 2012.
« Les standards e-learning ont de nombreux avantages », note Pierre Radlovic, gérant de la société de conseil et de services spécialisée dans le e-learning Gocreate solutions, qui pilote un groupe de travail au FFFOD sur la question. Ils permettent notamment de garantir que « le déploiement des contenus au sein des entités de diffusion s’appuie sur des processus globalement connus et maîtrisés ». De plus, « la maintenance des contenus déployés est facilitée car au lieu de gérer de nombreuses communications propriétaires, un nombre réduit de standards basés sur des logiques proches permet d’optimiser le temps passé et donc les coûts associés ».
GARANTIE DE PÉRENNITÉ
Concrètement, disposer d’une plate-forme respectant les standards en vigueur signifie une « capacité d’acquérir des contenus standardisés sur le marché, et ainsi de faire jouer la concurrence aussi bien créative que financière », souligne Pierre Radlovic. Le standard Scorm 2004 apparaît comme « le plus répandu dans le monde, c’est une norme ISO depuis un an et demi, il est porté par tous les grands opérateurs de plates-formes y compris open source comme Moodle », ajoute Bernard Blandin. En France la version précédente, Scorm 1.2, est plus utilisée car « des morceaux » de ce standard ont été traduits en français. Reste qu’un « processus d’adhésion » est en cours à l’Afnor, le nouveau standard Scorm 2004 devrait donc être traduit d’ici « quelques mois ».
La France accuse un retard en matière d’utilisation des standards e-learning, même par rapport à un voisin comme l’Italie, font valoir Pierre Radlovic et Bernard Blandin. Pour ce dernier, « la grande majorité des plates-formes ne sont pas basées sur les standards ». C’est le cas, dit-il, de celles « développées dans le cadre des campus numériques » universitaires, « ce qui pèse sur la pérennité de ces outils ». Après « des millions injectés par l’État dans les campus numériques, il ne reste plus grand chose aujourd’hui ».
Bernard Blandin estime à « environ un tiers du coût de développement à réinjecter » pour respecter a posteriori les standards qui n’ont pas été pris en compte à la conception de la plate-forme. Au cas où le logiciel a été développé par un prestataire ou acheté à un éditeur, la situation peut être tout aussi problématique : disposer d’une plateforme e-learning ne respectant pas les standard signifie un risque réel car « si le fournisseur disparaît, il est alors impossible de récupérer ses contenus et il faut recommencer ».