Sally-Ann Moore, fondatrice et directrice générale d’une série de conférences et expositions dédiées à l’e-learning, est revenue à l’occasion d’une web conférence du FFFOD le 18 avril [2] sur les tendances 2017 de l’e-learning.
Selon Sally-Ann Moore, si 10 % seulement des entreprises françaises ont recours à l’e-learning, il évolue rapidement, avec de grandes tendances : la gamification et le succès des Moocs. La gamification (une méthode), qu’il ne faut pas confondre avec les serious games (un produit), permet de fidéliser les utilisateurs, à l’aide de concours, de systèmes de points ou de votes. Les Moocs quant à eux s’avèrent adaptés à l’offre de certification, comme le prouve le Mooc CAP pâtisserie qui a séduit près de 160 000 personnes. Sally-Ann Moore est persuadée qu’on peut apprendre un métier manuel grâce au digital, même si, lors de la prochaine édition salon iLearning Forum, un bar et une cuisine d’application seront présents, afin de revenir au réel.
En réponse à une question sur les forts taux d’abandon constatés sur ces modules de formation, Sally-Ann Moore ironise : « Si vous voulez quelqu’un pour grimper à un arbre, il vaut mieux embaucher un écureuil que former une dinde. » Soit sélectionner les participants au Mooc en fonction de leurs besoins et de leurs compétences, expliquer clairement le but de la formation sans oublier l’accompagnement humain : « Il faut que l’apprenant ait intérêt au succès du Mooc, qu’il se sente obligé par rapport à un coach ou son manager. » Bref, pertinence et motivation restent nécessaires.
3D, machine learning, storytelling...
Autre tendance plus spécifique, l’avènement de la réalité virtuelle, de la simulation 3D, très pertinentes pour apprendre sans danger des gestes techniques, qui paraissent intéressantes pour les métiers du médical, ceux de l’électronique, voire du nucléaire. Airbus Industrie a ainsi développé des modules de simulation 3D pour former à la maintenance des turbines. La réalité virtuelle correspond à une niche certes, mais elle paraît plus adaptée à la formation que le machine learning (apprentissage automatique en français) ou le deep learning, qui permettent à des ordinateurs d’apprendre des bases de données. Intéressant pour le trading ou pour des diagnostics médicaux, mais « pas trop de place dans la formation d’humains », selon Sally-Ann Moore.
Enfin, le storytelling, le fait de saupoudrer le discours d’anecdotes, pourrait s’avérer intéressant pour les formations réglementaires, afin d’engager encore plus les apprenants dans ce qui est souvent considéré comme une corvée. Elle cite l’exemple d’une banque qui, pour expliquer le blanchiment d’argent et ses conséquences aux salariés, a fait le choix de raconter une histoire, et de faire un peu peur pour attirer l’attention des apprenants…
Embarquer mieux les apprenants, proposer plus d’interaction et moins de discours, développer l’engagement, tels seront sans aucun doute les nouveaux paradigmes de l’e-learning en 2018.
Voir ou revoir la Webconférence.
Notes
[1] Forum des acteurs de la formation digitale.
[2] Forum des acteurs de la formation digitale.